NEVER MIND THE BOLLOCKS HERE'S THE SEX PISTOLS










Description

Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols est l'unique album studio du groupe britannique de punk rock Sex Pistols sorti le 28 octobre 1977 au Royaume-Uni sur le label Virgin Records (le 11 octobre en France par Barclay et le 10 novembre aux États-Unis chez Warner Bros. Records). Enregistré d'octobre 1976 à août 1977 sur plusieurs sessions aux Studios Wessex, à Londres, avec le producteur Chris Thomas et l'ingénieur du son Bill Price, il est majoritairement composé par Steve Jones et Glen Matlock, tandis que Johnny Rotten écrit et chante les paroles dénonçant l'establishment, la monarchie britannique et l'industrie musicale.

Formé et managé par Malcolm McLaren depuis le début de l'année 1974, le groupe prend l'appellation Sex Pistols après l'arrivée du chanteur à l'été 1975. Ils signent avec le label discographique EMI début octobre 1976 et sortent Anarchy in the U.K., leur premier single, le 26 novembre. Mais le mélange de musique et de politique les place au centre de l'attention du Royaume et après un incident lors d'une émission de télévision, EMI rompt le contrat avec les Sex Pistols début janvier 1977. Glen Matlock cède alors sa place à Sid Vicious à la basse mais un nouvel incident impliquant ce dernier met un terme à leur contrat avec A&M Records, signé quatre jours plus tôt. Ils continuent malgré tout de travailler sur leur album et retrouvent un label avec Virgin Records le 18 mai. Leur deuxième single, God Save the Queen, sort deux semaines plus tard, juste avant la tenue du jubilé d'argent de la reine Élisabeth II. Never Mind the Bollocks est achevé durant l'été, tandis que Pretty Vacant est publié le 1er juillet.

Malgré les indignations, les problèmes juridiques et les interdictions de ventes qu'il subit, l'album est un véritable succès critique et commercial s'emparant dès sa publication de la tête du classement des ventes d'albums au Royaume-Uni. Il y est double disque de platine, disque de platine aux États-Unis et disque d'or aux Pays-Bas. La tournée aux États-Unis des Sex Pistols début janvier 1978 s'achève le 17 lorsque Johnny Rotten, isolé des autres membres de la formation, est exclu du groupe par Malcolm McLaren, le laissant sans rien à Los Angeles. Never Mind the Bollocks est de ce fait le seul et unique album des Sex Pistols. Il est considéré comme un des disques précurseurs de la musique punk rock, donnant naissance à des nombreux genres (new wave, post-punk, ska, grunge et emocore notamment) mais aussi comme l'élément déclencheur du mouvement punk et est depuis devenu l'un des symboles de l'anticonformisme.

Contexte

Formé à l'origine par Steve Jones au chant, Paul Cook à la batterie et Wally Nightingale à la guitare en 1972 sous le nom de The Strand, le groupe se rend régulièrement dans deux boutiques londoniennesn. L'une d'elles est le Too Fast to Live, Too Young to Die, tenue par Malcolm McLaren et Vivienne Westwood, repaire de la scène punk rock et du mouvement punk où se retrouvent notamment Sid Vicious, Marco Pirroni, Siouxsie Sioux, Tony James ou encore Mick Jones. Début 1974, Steve Jones demande à Malcolm McLaren de les aider et celui-ci devient leur manager. Ils recrutent Glen Matlock en tant que bassiste alors qu'il travaille de temps en temps à la boutique et qu'il fait des études d'arts. Durant l'année 1974, le Too Fast to Live, Too Young to Die devient le SEX et s'oriente vers la culture anti-fashion et le sadomasochismes, tandis que Malcolm McLaren part quelque temps à New York pour gérer la carrière des New York Dolls.

Lorsque Malcolm McLaren revient à Londres en mai 1975, son intérêt pour The Strand s'accroîts, car il a été témoin de l'émergence de la scène punk du Lower Manhattan, et il les fait répéter régulièrement sous l’œil de son ami Bernard Rhodes. Wally Nightingale est alors renvoyé. Steve Jones le remplace à la guitare puis ils se cherchent une voix, proposant le poste à Richard Hell, Kevin Rowland et Midge Ure mais aucun d'eux ne convientn.
En août 1975, Bernard Rhodes repère John Lydon, un habitué de la rue, et l'invite dans un pub pour qu'il rencontre Steve Jones et Paul Cookl. À la fermeture de celui-ci, ils se rendent au SEX, où John Lydon improvise sur le juke-box du magasin. Sa performance fait rire tout le monde mais Malcolm McLaren le convainc de venir chanter pendant les répétitions du groupe. Paul Cook trouve un travail à plein-temps en septembre et hésite à quitter le groupe, estimant en plus que Steve Jones n'a pas les capacités pour jouer seul les lignes de guitares. L'arrivée de Steve New pour le suppléer lui permet de progresser rapidement et un mois plus tard, Steve Jones est de nouveau l'unique guitariste de la formationm. En parallèle, celui-ci renomme John Lydon en Johnny Rotten pour sa mauvaise hygiène dentaire, et le groupe prend son appellation définitive de Sex Pistolsm. Ils jouent leur premier concert sous ce nom le 6 novembre 1975 au Central Saint Martins College of Art and Design grâce à Matlock qui y est étudiant.

Les Sex Pistols se produisent ensuite dans de nombreux établissements scolaires autour de Londres, lançant une nouvelle mode vestimentaire avec les tenues que le SEX leur prêtes. Malcolm McLaren fait également appel à son ami et artiste Jamie Reid pour créer un logo et un design autour de la formation au printemps 1976. C'est également à cette période que le NME écrit un premier article sur le groupe, et qu'ils jouent dans des salles plus importantes comme le 100 Club, le Marquee ou le Nashville, puis dans des villes du Nord de l'Angleterre à partir de mai, notamment sous l'impulsion du premier album des Ramones. Les Sex Pistols, comme tout le milieu punk rock londonien, assistent d'ailleurs au concert de ceux-ci le 5 juillet au Dingwalls, avant de partir en tournée estivale avec The Clash et The Damned ou Buzzcocks en première partie. Ils jouent Anarchy in the U.K. pour la première fois le 20 juillet à Manchester. Début septembre, ils font leur première apparition télévisuelle lors de l'émission So It Goes d'Anthony Wilson et se produisent pour la première fois à l'étranger, au Chalet du Lac à Paris, le lendemain. Deux semaines plus tard, lors d'une nouvelle soirée organisée par Malcolm McLaren au 100 Club, de nombreux journalistes et musiciens assistent à la « féroce » performance des Sex Pistols, considérée comme l'élément déclencheur de leur succès à venir. L'engouement autour du groupe leur permet de signer un contrat de deux ans avec le label EMI le 8 octobre 1976 et d'avoir ainsi une avance de 50 000 £.

La formation part alors en studio d'enregistrement pour une session avec Dave Goodman dans le but de « capter leur esprit live », mais les résultats ne leur conviennent pas et ils font appel à Chris Thomas pour la production. Peu après, le 26 novembre, Anarchy in the U.K. sort en single, le premier du groupe. La chanson rompt avec les standards rock de l'époque, puisqu'il mélange politique et musique, affichant sur sa pochette un visuel de l'Union Flag déchiré et rapiécé avec le nom du groupe et du morceau, symbole de l'anarchie. En plus de leur musique, leur comportement retient également l'attention du royaume. Ainsi, alors qu'ils remplacent Queen le 1er décembre 1976 dans l'émission Today sur Thames Television, Steve Jones s'en prend au présentateur Bill Grundy et l'insulte à plusieurs reprises. L'altercation occupe la une des tabloïds britanniques sur plusieurs jours, Grundy est suspendu par la chaîne, tandis que les Sex Pistols doivent annuler plus de la moitié des dates de leur tournée Anarchy Tour. Le battage médiatique autour de cette affaire rend populaire le mouvement punk, mais attire aussi les foudres de certains conservateurs. Alors que trois concerts sont prévus aux Pays-Bas début janvier 1977, le quatuor embarque ivre dans l'avion à Heathrow le matin du 4 janvier et « aurait vomi dans l'appareil ». Malgré la présence d'un représentant du label qui nie ce dernier fait, EMI cède aux pressions politiques et libère le groupe de son contrats

Analyse

Sans doute le disque punk le plus grand et le plus influent de tous les temps, "Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols". Controverse après polémique suit le groupe, et ceci, leur seul album. Une chose de légende, vraiment. Outre le fait que le nom de leur groupe est nommé d'après l'euphémisme pour un pénis, le titre de l'album comporte le mot "bollocks", ce qui a conduit de nombreux magasins de disques à refuser de le stocker. Même les charts de l'époque refusaient d'énumérer son titre. Le groupe avait initialement signé avec EMI mais après les jurons de Johnny Rotten à la télévision en direct, ainsi qu'une tournée débauchée, ils ont été dûment libérés de leur contrat. La rumeur dit que les emballeurs de l'usine EMI ont refusé de gérer leur premier single, "Anarchy In The UK". Ils ont ensuite signé avec A&M lors d'une cérémonie publique devant le palais de Buckingham, ' qui était censé être un coup publicitaire pour soutenir leur nouveau single, 'God Save The Queen'. Après cette cérémonie, le groupe est retourné ivre dans les bureaux d'A&M, où Sid Vicious a brisé une cuvette de toilettes, s'est coupé le pied et a répandu du sang dans tous les bureaux. Steve Jones s'est occupé des femmes dans les toilettes des dames et Rotten a abusé verbalement du personnel. A&M les a abandonnés et a détruit tous les singles avant leur sortie.

Entrez Richard Branson et Virgin Records. Leur troisième label en moins d'un an, Virgin, jeune label, sera le seul à les signer. Le groupe a terminé le disque avec Jones jouant toutes les parties de basse de Vicious, car il ne pouvait pas jouer de la basse. "Bollocks" a influencé des artistes de Kurt Cobain à Noel Gallagher et au-delà. La musique est sale, c'est brouillon, c'est anarchiste ; La voix de Rotten est partout et c'est amusant du début à la fin. Le groupe s'est séparé 2,5 mois après la sortie. Moins d'un an plus tard, Nancy Spungen, la petite amie de Vicious est morte mystérieusement d'un coup de couteau. Il a été inculpé et a tenté de se suicider 10 jours plus tard. Quelques mois plus tard, Vicious a de nouveau été arrêté pour avoir agressé le frère de Patti Smith. Mick Jagger a payé son avocat et Virgin a versé une caution. Cette nuit, Vicious et ses amis se sont réunis dans l'appartement de sa petite amie pour célébrer sa libération. Vicious, qui était en cure de désintoxication, a pris de l'héroïne, a ensuite fait une overdose et est décédé. Ironie du sort, des années plus tard, Virgin a été racheté par EMI, le groupe qui a initialement abandonné les Sex Pistols, ce qui en fait probablement le seul label à avoir sorti une chanson où le groupe les humilie sur disque ("Je ne supporte pas ces inutiles imbéciles (EMI) »). Y a-t-il quelque chose de plus punk que ça ?

COVER-STORY


À sa sortie, Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols est fortement critiqué pour son nom prétendument obscène. Cependant, au tribunal de Nottingham le 24 novembre, le conseiller de la reine John Mortimer démontre avec réussite devant des experts que le terme bollocks (littéralement : couilles) n'est pas obscène mais est en réalité un terme légitime en vieil anglais pour se référer à un prêtre et qui dans le contexte désigne un non-sens. Le président de l'audience se voit donc forcé de conclure : « Mes collègues et moi déplorons de tout cœur l'exploitation vulgaire des pires instincts de la nature humaine dans le but de faire du profit, que ce soit par vous ou votre entreprise, mais nous devons vous déclarer à contrecœur non coupable de chacun des quatre chefs d'accusation ».

La pochette de l'album est réalisée par Jamie Reid, que Malcolm McLaren connaît depuis 1968 et leurs années au Croydon College, où ils partagent la même passion pour le révolutionnaire français Guy Debord. Quelques années plus tard, le manager fait appel à l'artiste quand les Sex Pistols se forment afin de leur donner une identité visuelle . Inspiré par Mai 68 et la révolte étudiante à Paris, Jamie Reid réalise les affiches et les pochettes du groupe, « doublant le poids de la musique et des mots par celui des images ». Les premiers posters reprennent une photo de la reine de Cecil Beaton, affublée d'une épingle à nourrice dans le nez (une croix gammée est retirée de son œil). La pochette de God Save the Queen reprend ce visuel sur fond bleu et argent, les couleurs officielles du jubilé, les yeux et la bouche étant recouverts du titre de la chanson et du nom du groupe avec des lettres découpées à la façon des lettres anonymes. Les employés de l'usine refusent de presser le vinyle dans un premier temp. Sur celle d'Anarchy in the U.K., le drapeau du Royaume-Uni y est déchiré et rapiécé, et l'écriture apposée de la même façon que sur l'autre single. Le disque et l'artwork de Jamie Reid ont divisé le pays comme jamais : « pour une moitié, c'est un outrage et pour l'autre, c'est une rébellion au superficiel et pompeux jubilé d'argent de la reine ». Ses créations iconoclastes ont été au moins aussi importantes que la musique cinglante des Sex Pistols dans l’avènement de la contre-culture des années 1970 et ont associé l'artiste et le groupe pour toujours.

SETLIST


Piste Titre Durée
Face A
01 Holidays In The Sun 3:19
02 Liar 3:15
03 No Feelings 3:20
04 God Save The Queen 3:39
05 Problems 3:35
Face B
06 Seventeen 2:48
07 Anarchy In The U.K. 3:32
08 Bodies 3:02
09 Pretty Vacant 2:58
10 New York 3:10
11 E.M.I. 3:20